Vrael s'installa dans un fauteuil avant de lui répondre. Visiblement, il avait déjà bien préparé son affaire. L'alchimiste finit de ranger ses outils, et s'approcha d'une porte latérale.
"Je vais dormir, alors un conseil pour vous deux, n'entrez pas avant que je sois réveillé."
Si il disais ça, c'était pour eux. La dernière fois que quelqu'un avait essayé... Le visage larmoyant de son fils lui revint en mémoire, ainsi que toute la scène. Non, définitivement, ça valais mieux pour eux. Il poussa la porte, entra dans la pièce, et referma. Un bref coup d'œil lui indiqua un coin, près du mur, qui semblait convenable pour dormir. Il y installa sa paillasse, et s'endormit.
Ils y avait des cris. Autour de lui, des hommes courraient, et hurlaient. Il y avait des explosions partout. Il ne parvenait pas à distinguer ses alliés et ses ennemis, et errait sans but au milieu du champ de bataille. Un homme le bouscula, il glissa au sol, et s'effondra dans la boue. Il se releva péniblement. A quelques mètres de lui, une explosion fit décoller trois soldats qui retombèrent en brûlant et en gémissant. Il fit encore quelques pas, avant de recevoir un coup de bâton dans l'épaule. Il tomba à genoux, avant de voir l'assaillant. Un mage, lui aussi. Et à l'état de ses vêtements, il était dans la même situation que lui. Il releva son bâton, prêt à frapper encore, mais Senn bondit dans ses jambes, l'envoyant lui aussi au sol. Il lui empoigna la gorge, l'écrasant de tout son poids, et commença à lui frapper le visage. Encore, encore, et encore. Le visage du mage était en sang, et un filet de salive rougie lui coulait des lèvres.
Il se réveilla en sursaut. Il chercha le mage du regard, stupéfait de ne plus être dans sa flaque de boue rougeâtre, avant de comprendre que ce n'était qu'un rêve. Il était en sueur, cette nuit encore, il avait du crier et s'agiter. Certaines phalanges de sa main droite étaient écorchées, et il y avait des traces de sang sur le mur. C'était surement ça qui l'avait réveillé. Il attrapa des bandes de tissu blanc dans sa sacoche, et s'en servit pour confectionner un bandage, avant de revenir dans la salle centrale. là, Vrael était déjà actif à préparer ses affaires. Et il demanda s'il avait bien dormi. En son fort intérieur, il se fit la remarque qu'il n'avait pas bien dormi depuis... Depuis des années, en fait.
"On s'en contentera. Je suis prêt à te suivre, s'il le faut pour partir d'ici."